
John Richard Motta, plus connu sous le nom de Dick Motta, est un ancien coach de basket américain. Motta est né dans l’Utah, à Midvale, le 3 septembre 1931. Il grandit pendant la seconde guerre mondiale, néanmoins trop jeune pour traverser l’Atlantique et combattre sur les plages normandes. Motta a fait son cursus scolaire dans l’Utah, d’abord à la Jordan High School à Sandy, non loin du cocon familial, et il a ensuite fréquenté l’université d’Utah. Malgré la carrière de coach qu’on lui connaît, Dick n’a cependant jamais joué au basket en tant que joueur que ce soit au lycée ou à l’université. Motta n’est pas grand, il mesure 1m78 pour 77 kg à l’époque, mais ce qui l’intéresse, ce n’est pas de jouer au basket, c’est de mener une équipe depuis le banc.
Il commence d’ailleurs sa carrière de coach assez tôt, lorsqu’il a 27 ans. Il prend la tête de la Grace High School dans l’Idaho. Il va même jusqu’à gagner le titre d’État avec ses Red Devils de Grace High School en 1959. Il dira plus tard que c’est la chose qu’il a gagné dont il est le plus fier dans sa carrière, plus encore que le titre NBA de 78 avec les Bullets. Quelques années plus tard, Motta retourne à la maison pour coacher Weber State dans l’Utah. Oui oui, le Weber State de Damian Lillard, mais un peu plus tôt. Il devient coach des Wildcats en 1962, la même année durant laquelle l’école s’est déclarée pour la première fois éligible au statut NCAA (pour participer au tournoi de fin d’année si les résultats sont bons évidemment). Le bilan de Motta au bout de 6 saisons est impressionnant ; 120 victoires pour 33 défaites, le bilan est largement supérieur au 50% de wins. A son jeune palmarès, on ajoute également 3 titres de la Big Sky Conference en 1965, 1966 et 1968.
Dick Motta devient un coach très réputé dans le basketball dans les années 60. Dick est un coach très strict avec ses joueurs mais arrive à imposer une vraie philosophie de jeu ce qui rend ses équipes très compétitives. Motta attend beaucoup de ses joueurs et les pousse à se surpasser. Ses équipes jouent dur, sont bien organisées et prêtes physiquement. Il pose les bases du “grit and grind” que reprendront les Grizzlies de Marc Gasol et Zach Randolph. Au début de la saison 1969, Motta est nommé head coach des Chicago Bulls. Il remplace Red Kerr qui avait réussi à qualifier 2 fois les Bulls en Playoffs. Du côté management, Klein laisse sa place de General Manager à Pat Williams. Sa première saison sur le banc chicagoan se solde par un bilan de 33 victoires pour 49 défaites. Outre ce bilan assez moyen, les bases de la grande équipe des Bulls du début des années 70’s commencent à être posées. Au cours de cette saison 1968-1969, Williams décide de transférer Flynn Robinson pour Bob Love et Bob Weiss. Motta commence à avoir un roster satisfaisant pour jouer au basket. A la draft, les Bulls sélectionnent principalement Norm Van Lier avec le 34ème pick, mais ce dernier n’arrivera seulement qu’en 1971. Ensuite, la saison 1969-1970 se termine encore une fois sous les 50% de wins mais on constate de la progression et du renfort dans l’effectif.
L’apogée de Motta aux Bulls arrive lors de la saison 1971. Chicago termine la saison avec 51 wins et 31 défaites. C’est la première saison de l’histoire des Bulls où ils gagnent plus de 50 fois dans la même saison (et pas la dernière ;)). Pour couronner ce succès, Motta est récompensé du titre de Coach de l’année, Coach of the Year en anglais. Jusqu’en 1974, les Bulls enchaînent 4 saisons à plus de 50 victoires dont le pic en 1972, terminant la saison avec un bilan de 57 victoires et 25 défaites. Les deux dernières saisons de Motta à la tête des Bulls sont également positives avec, certes, moins de succès mais une identité de jeu toujours présente qui fait des Bulls une équipe toujours prétendante au titre. Cependant, malgré ces grosses saisons régulières, Chicago n’arrive pas à gagner en Playoffs. En 1970, ils perdent au premier tour contre les Hawks, en 1971, ils perdent une nouvelle fois au premier tour en 7 matchs contre les Lakers de Chamberlain, Baylor et West. En 1972, les Bulls sont sweepé rapidement par ces mêmes Lakers encore au premier tour. En 1973, rebelote, ils poussent les Lakers dans leurs derniers retranchements en 7 matchs mais finissent par, une nouvelle fois, échouer au premier tour. Ca y est, en 1974, on passe un tour contre les Pistons en 7 mais les Bucks nous font redescendre sur Terre, sale sweep.
En 1975, c’est encore mieux, les Bulls passent le premier tour face aux Kings et poussent les Warriors de Rick Barry jusqu’à un Game 7 méga-serré, mais, qui tournera à l’avantage des…? Warriors pardi. Encore un échec en Playoffs pour les Bulls qui n’arrivent pas à confirmer en avril (Playoffs → Avril à l’époque). Les saisons régulières sont maîtrisées mais lorsque les Playoffs arrivent, la domination que l’on connaît aux Bulls durant la saison régulière disparaît et Chicago ne parvient pas à imposer son rythme et son jeu. La dernière saison de Motta chez les Bulls se termine assez catastrophiquement à cause des départs de Chet Walker notamment ou encore Rick Adelman. Oui oui, le Rick Adelman des Kings 2002. Cette dernière saison 1975-1976 se termine avec un bilan désastreux de 24 victoires pour 58 défaites, sale saison. A la fin de la saison, Dick Motta est viré par les Bulls et remplacé par Ed Badger. Dans la foulée, il rejoint les Bullets de Washington. En 1978, avec ses Bullets, Motta gagne le titre NBA contre les Seattle SuperSonics. Il est au sommet de sa carrière de coach, c’est son plus grand accomplissement en NBA avec le trophée de Coach of the Year.
En 1980, Motta devient le premier coach de l’histoire des Mavs qui viennent d’arriver en NBA. Il y reste 7 ans de 1980 à 1987. C’est pour lui une sorte de nouveau challenge. Il prend en charge une équipe d’expansion ; ce qui, sportivement parlant, n’est pas forcément attirant pour un coach de ce calibre. Il les mènera tout de même jusqu’à la première place de la Conférence Ouest en 1987. Après cette saison, Motta vit une période de 3 ans sans coacher d’équipe. En 1990, les Kings lui proposent un job de head coach en milieu de saison pour remplacer Jerry Reynolds. Bon, saison catastrophe pour les Kings, la suivante également. Il est remercié lors du Christmas Day 1991, ce qui lui fait à peu près 1 saison et demi passée en Californie. Motta prend de nouveau un break de 3 ans avant de retourner coacher les Dallas Mavericks. Encore une fois, il vit deux saisons cata qui conduiront les Mavs à le limoger en 1996. Il trouve finalement un nouveau poste de head coach dans la foulée dans le Colorado, du côté de Denver, avec lesquels il restera 1 an et demi environ. Cette aventure dans les montagnes coloradiennes est sa dernière danse en NBA. Après cette nouvelle aventure ratée, Dick décide de raccrocher les baskets, ou plutôt raccrocher la tablette si on peut dire à la fin de la saison 1996-1997. Sa carrière, malgré les échecs cuisants qu’il a vécu à la fin de sa carrière, n’en est pas moins riche avec un bilan en carrière de 935 victoires ce qui le classe 13ème coach le plus prolifique de l’histoire de la grande ligue.
Dick Motta a passé 25 ans de sa vie à coacher des équipes NBA, sans compter ses expériences universitaires et lycéennes d’avant NBA. Son palmarès est plutôt fourni sans être non plus exceptionnel. Il est Champion NBA en 1978 avec les Bullets, Coach of the Year en 1971 avec les Bulls, coach du All-Star Game en 1979 (durant lequel Artis Gilmore était présent), 3 fois champion de la Big Sky Conference en NCAA avec Weber State et Coach de l’année en NCAA en 1965.
Aujourd’hui, Motta a 90 ans et vit une vie paisible, pour encore longtemps on espère, dans l’Utah avec sa femme Jan. Il est considéré aujourd’hui comme l’un des meilleurs coachs de notre sport. Il est peut-être considéré par certains comme le second meilleur entraîneur de notre histoire derrière un certain Phil qui fera probablement l’objet d’un article plus tard. Motta est un précurseur du jeu qui a permis, ainsi que ses joueurs évidemment, à mettre Chicago sur la carte (basketballistiquement parlant en tout cas). Rendez-vous vendredi prochain pour un nouvel article sur l’histoire de votre franchise favorite.
Rédigé par Mathis DARDÉ (@2kkcanUseeMe sur Twitter).